J’avais déjà parlé des injonctions et du fait que ça pesait plus particulièrement sur les mères… Il se trouve qu’avec l’arrivée de numéro deux et la fatigue et le stress qui vont avec, ainsi qu’en ayant un “enfant” de deux ans qui affirme son identité (ce qui est tout à fait normal et sain), je me suis retrouvée à tomber de haut car je n’arrivais pas à être la mère que je pensais pouvoir être.
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Évidemment on fait tous des ajustements lorsqu’on est confronté à la réalité. Cependant je n’avais pas eu de déconvenues concernant mes enfants. Je n’ai pas été confrontée à une quelconque déception car je n’ai pas vraiment eu un “enfant fantasmé” qui aurait été décevant par rapport à l’enfant réel. Je n’arrivais pas à imaginer mes enfants tant qu’ils étaient dans mon ventre ça doit faciliter les choses (je suis très très pragmatique).
En revanche, je me connaissais déjà moi même (à peu près quoi) et j’avais comme tout le monde des principes avant d’avoir des enfants, que j’ai réajustés. Mais certains principes sont plus importants que d’autres et persistent. Je souhaite par exemple être le plus bienveillante possible. Et en ce moment c’est très très difficile pour moi de le rester. Et ce n’est absolument pas à cause de mes enfants, juste à cause de moi, de ma colère, de ma fatigue. C’est bête mais j’ai l’impression de voir ma maman quand elle craquait lorsque nous étions enfants. Et je n’ai absolument pas envie de ça pour mes enfants. Non pas que ma maman ait été une mauvaise maman, je l’aime de tout mon cœur et c’est une personne fantastique. Mais lorsqu’elle craquait ça me faisait terriblement de la peine et d’une manière dont je ne veux pas que mes enfants aient de la peine.
Donc j’essaie de comprendre, d’avancer, même si ce que je ressens en ce moment c’est de la déception vis à vis de moi même. Mais j’apprends aussi à comprendre mes émotions et notamment cette émotion que j’ai tant de mal à appréhender et à accepter : la colère. Et ce constat amer : je ne suis pas la mère que j’avais imaginer pouvoir être. Pas réellement parfaite mais quand même mieux que ce que je suis en ce moment.
Je pense que cette pression vient de moi mais aussi en partie de la société. On a l’impression d’être en permanence sous un microscope lorsqu’on est maman. Et on a beau essayer de faire au mieux, on fait toujours des tas d’erreurs. Et les réseaux sociaux avec des gens montrant uniquement le meilleur de leur quotidien et leurs grandes réussites éducatives n’aident pas vraiment à se sentir mieux.
Donc voilà, je ne suis pas parfaite, je crie, puis je m’en veux, et j’essaie malgré tout de faire mieux le jour d’après.